Le plus connu à la Réunion est sans doute celui qu’on appelle « sandwich américain gratiné », sorte de kebab à la réunionnaise. On peut trouver un Américain bouchon (bouchées vapeur réunionnaises type Xiu Mai chinoises), merguez, jambon, poulet ou sarcives (porc mariné type char siu chinois) :
Dans une demi-baguette coupée en deux sur le dessus sur toute sa longueur et ouverte, tartinée de mayonnaise et ketchup ou sauce sriracha pimentée, disposez de fines rondelles de tomate (facultatif), sur lesquelles vous étalez la viande (environ 6 bouchons coupés en deux, ou une tranche de jambon, des merguez ou du sarcive, ou du poulet mariné poêlé). Recouvrez d’une bonne poignée de frites bien croustillantes, puis saupoudré le tout d’une grosse poignée de fromage râpé. Serrez le sandwich pour que tout se tienne, et faites gratiner au four 10 à 15 minutes, le temps que le fromage soit fondu.
Les jeunes réunionnais raffolent de ce type de sandwich qui se vend partout sur l’île dans les snack-bars ou les food trucks, au même titre qu’une barquette de samoussas, de bonbons piment, de bouchons, de piments farcis, de croquettes poulet, de frites… tout ce qui constitue la street food réunionnaise.
Personnellement, je ne suis pas fane de l’Américain. Je veux vous parler ici de mon sandwich fétiche à la charcuterie réunionnaise (fromage tête cochon ou boudin créole) et achard de légumes, qui pourrait ressembler à un Bánh mì façon Île de la Réunion.
La première fois que je suis allée à l’île de la Réunion, c’était en 1989, eh oui, cela ne me rajeunit pas ! Charles-André m’avait présentée à sa famille, et nous avions profité d’un mois de vacances pour visiter l’île au maximum. C’est Philippe, un frère de Charles-André, tout juste jeune conducteur, qui nous avait promenés partout avec sa petite Corsa rouge. Il nous avait emmenés dans des endroits où même les conducteurs les plus aguerris ont du mal à aller sans une petite appréhension comme le cirque de Cilaos : des routes vertigineuses où il est difficile que deux véhicules ne se croisent, avec le ravin d’une hauteur incroyable si proche, qui vous rappelle que la vie tient à peu de choses. Nous étions jeunes et inconscients, et surtout, nous faisions une confiance aveugle en l’excellente conduite prudente de Philippe. Il devait alors vivre de grands moments de solitude en priant sans doute Saint-Expédit de toutes ses forces. Nous avons bien eu raison de lui faire confiance, puisque nous sommes revenus sains et saufs de notre voyage, avec des souvenirs plein la tête : Merci encore Philippe !
Nous logions chez les parents de Charles-André, à « Dos D’Âne » (1130m d’altitude). Tous les matins, de bonne heure pour ne pas avoir trop de brouillard, nous descendions jusqu’au littoral qui nous menait à notre destination, et donc, régulièrement, lorsqu’elle était ouverte, nous nous arrêtions dans une petite boutique qui faisait de délicieux sandwiches, pour nous procurer ce qui allait être notre déjeuner. dès que j’ai goûté celui au fromage tête cochon, je n’ai plus jamais demandé que celui-là. La petite boutique n’existe plus depuis bien longtemps hélas, mais puisque j’ai en mémoire la recette de cette pépite, je vous la livre ci-après :